Philippe Gondet

Les débuts d’un talent prometteur

Philippe Gondet voit le jour le 17 mai 1942 à Blois, une charmante ville du Loir-et-Cher. Fils de médecin, il débute ses premiers pas dans le monde du football avec l’AAJ de Blois, où son rêve d’atteindre les sommets se dessine. La passion du ballon rond l’amène à Paris pour poursuivre ses études, période au cours de laquelle il tente de joindre le Stade français. Malheureusement, la vie parisienne ne lui convient pas et Philippe décide de rentrer à Blois.
La chance lui sourit lorsqu’il est repéré par le FC Nantes, mettant ainsi un coup d’accélérateur à sa carrière. Talentueux mais encore discret, il est rapidement sélectionné pour l’équipe de France junior puis militaire, où il se distingue en inscrivant quatre buts lors d’un match mémorable contre l’Angleterre dans le Challenge Kentish. Ces débuts fulgurants témoignent de son potentiel exceptionnel et de son amour indéfectible pour le sport.
Cependant, son parcours se complique lorsqu’il effectue une partie de son service militaire en Algérie, où il contracte une infection aux amibes. Ce fléau, longtemps diagnostiqué, freine son retour au sein du FC Nantes pour la saison 1964-1965, où il ne parvient à inscrire que trois buts malgré le titre de champion décroché par son équipe. Néanmoins, la résilience de Gondet ne sera pas mise à mal.

Ascension vers la gloire

La saison 1965-1966 marque un tournant décisif dans la carrière de Philippe. Il devient l’un des artisans majeurs de l’ascension du FC Nantes, qui remporte son deuxième titre consécutif. Grâce à sa performance exceptionnelle, il inscrit 36 buts durant cette saison, devenant ainsi le meilleur buteur de l’histoire de la Division 1, un record qui tient encore aujourd’hui.
Les supporters prennent l’habitude de scander son nom lors des matchs à domicile, un ritual qui renforcera encore sa légende. Sa façon de marquer, parfois spectaculaire, reste gravée dans les mémoires. Les journalistes ne tarissent pas d’éloges sur ses performances, décrivant ses matches comme de véritables chefs-d’œuvre. Philippe Gondet, un véritable artist qui ne se contente pas de marquer des buts, mais dont chaque action est marquée par la passion et la détermination.
Cette période dorée attire évidemment l’attention des sélectionneurs de l’équipe de France. C’est ainsi qu’il est convoqué pour la première fois en 1965 pour un match crucial d’éliminatoires de la Coupe du Monde>, où il inscrit un but decisive qui mène les Bleu à la victoire contre la Yougoslavie. Cet exploit catalyse son ascension et il devient un pilier de l’attaque tricolore, sont nom résonnant dans tout le pays.

Un parcours marqué par les blessures et le retour sur le devant de la scène

Malgré son incroyable ascension, la carrière de Gondet n’est pas sans embûches. A la fin de 1967, de graves blessures aux deux genoux le tiennent éloigné des terrains pendant plus de deux ans, un coup dur pour l’attaquant. Ce passage à vide ne parvient toutefois pas à effacer son empreinte dans le monde du football.
Lorsque Philippe fait son retour sur le terrain au printemps de 1970, il le fait en force. Il contribue à amener le FC Nantes en finale de la Coupe de France, bien que celle-ci se termine par une défaite 0-5 contre Saint-Étienne. La nostalgie d’un destin brisé par les blessures le pousse cependant à retrouver une place en équipe de France, où il jouera à nouveau un match amical contre la Tchécoslovaquie.
Ce match lui permet de marquer à nouveau, mais son histoire avec les Bleus s’achève tragiquement un mois plus tard, lors de sa dernière sélection contre l’Autriche. En déclin physique et dans un contexte d’évolution de l’équipe, Gondet prend la décision de quitter Nantes, rejoignant d’abord le Red Star, puis Caen, où il achève sa carrière en 1973. Les adieux au football professionnel représentent pour lui une page douloureuse, mais empreinte de fierté.

L’héritage d’un grand joueur

Philippe Gondet, bien qu’éloigné des terrains, reste un symbole du football français. En 2022, son nom réapparaît dans le milieu du sport lorsqu’il se classe à la 52ème place du top 1000 des meilleurs joueurs du championnat de France, une distinction qui souligne la pérennité de son talent. Il demeure l’un des joueurs emblématiques du FC Nantes, étant le meilleur buteur de l’histoire du club et un modèle pour de futurs générations de footballeurs.
Son parcours, riche en émotions, est un véritable exemple de persévérance et de passion, et son décès le 21 janvier 2018 à Vertou, à l’âge de 75 ans, a laissé un vide énorme dans le cœur de nombreux supporters. Les obsèques célébrées le 26 janvier à l’église Saint Martin de Vertou témoignent de l’influence qu’il a eue tant dans sa carrière que dans sa vie personnelle.
Aujourd’hui, l’héritage de Philippe Gondet continue de briller à travers les souvenirs des fans et des jeunes joueurs qui prennent exemple sur son parcours. Ses exploits restent gravés dans les annales du football, et l’histoire de cet avant-centre à la carrière si riche demeurera à jamais incontournable, emblématique d’une époque dorée du football français.