Fernand Bonnevie, nĂ© le 18 janvier 1915 au Fornet Ă  Val-d’Isère, est une figure emblĂ©matique du monde du ski en France. Moniteur de ski rĂ©putĂ©, il a su marquer son temps grâce Ă  sa passion pour le ski et sa personnalitĂ© chaleureuse. Bonnevie est surtout connu pour avoir interprĂ©tĂ© son propre rĂ´le dans le film culte Les BronzĂ©s font du ski, oĂą il a jouĂ© un moniteur de ski de manière authentique et touchante. Ce film a contribuĂ© Ă  immortaliser sa stature dans l’imaginaire collectif français.

NĂ© au sein d’un petit village, Bonnevie commence Ă  skier dès son plus jeune âge, une activitĂ© qui s’inscrit dans la culture locale. FascinĂ© par les nombreuses heures passĂ©es sur les pistes, il s’engage dans cette voie professionnelle. Ă€ partir des annĂ©es 1930, alors que la vallĂ©e de Tarentaise voit l’arrivĂ©e des premiers touristes, il ouvre avec son frère une Ă©cole de ski. Ce faisant, il offre Ă  la communautĂ© une nouvelle dimension de loisirs, reliant ainsi les prĂ©occupations Ă©conomiques Ă  un amour profond pour la montagne et la glisse.

La renommĂ©e de Bonnevie ne se construit pas uniquement sur l’enseignement du ski. En 1937, il rĂ©ussit son examen de moniteur et intègre l’école nationale de ski de Val-d’Isère. Il dĂ©veloppe rapidement un talent pour l’enseignement et prĂ©pare des gĂ©nĂ©rations entières de skieurs, allant mĂŞme jusqu’Ă  former des personnalitĂ©s du monde du spectacle comme Jean Gabin et ValĂ©ry Giscard d’Estaing, pionniers dans leur domaine. Sa carrière de moniteur s’étend sur près de soixante ans, une longĂ©vitĂ© qui tĂ©moigne de son dĂ©vouement Ă  ce sport.

Un rôle mémorable au cinéma

En 1979, lors de la rĂ©alisation du film Les BronzĂ©s font du ski, le rĂ©alisateur Patrice Leconte recherche un acteur qui puisse apporter une touche d’authenticitĂ© Ă  son projet. Avec son “accent savoyard” et son bagage d’expĂ©rience, Bonnevie est naturellement choisi pour incarner le moniteur de ski du personnage Jean-Claude Dusse, interprĂ©tĂ© par Michel Blanc. Cette chance inespĂ©rĂ©e fait de lui une figure adorĂ©e du cinĂ©ma français, reconnaissable par ses rĂ©pliques cĂ©lèbres.

La scène emblĂ©matique oĂą il enseigne le fameux « plantĂ© de bâton » a non seulement fait rire mais a aussi eu un impact durable sur la culture populaire. De nombreux spectateurs se souviennent encore de ses rĂ©pliques instructives et amusantes. C’est grâce Ă  ce rĂ´le que Fernand Bonnevie devient une sorte de personnage culte, un moniteur au style inimitable, dont la prĂ©sence dans le film contribue Ă  l’immortaliser sur grand Ă©cran.

MalgrĂ© cette notoriĂ©tĂ©, Bonnevie est restĂ© fidèle Ă  ses racines. Son mĂ©tier de moniteur de ski n’a jamais Ă©tĂ© relĂ©guĂ© au second plan, et il continue d’enseigner mĂŞme après le succès du film. De plus, son rĂ´le au cinĂ©ma ne change pas fondamentalement sa manière d’interagir avec les autres, prĂ©fĂ©rant la vie simple et authentique en montagne. Sa modestie et son charisme ne cessent d’impressionner ceux qui l’entourent.

Un véritable ambassadeur de la montagne

S’Ă©tant engagĂ© dans sa communautĂ©, Bonnevie est devenu un ambassadeur du ski Ă  Val-d’Isère. Il ne se contentait pas de donner des leçons, il influençait Ă©galement la culture locale en partageant sa passion. Ă€ chaque saison, des gĂ©nĂ©rations de skieurs venaient apprendre Ă  ses cĂ´tĂ©s. Son Ă©cole, bien que humble, est devenue un symbole de l’hospitalitĂ© savoyarde, jouant un rĂ´le crucial dans le dĂ©veloppement du tourisme Ă  Val-d’Isère.

Le tournage de Les Bronzés font du ski a révélé aux français non seulement un magnifique décor alpin mais aussi une facette du savoir-faire savoyard et la convivialité authentique. Son ascension comme personnalité publique ne l’a jamais éloigné de sa mission originelle : former des skieurs et transmettre le savoir. Bonnevie a continué d’apprendre à ses petits-enfants et arrière-petits-enfants à skier, perpétuant ainsi sa passion pour ce sport.

La lĂ©gende de Fernand Bonnevie ne s’arrĂŞte pas lĂ . Son chalet porte son nom, un hommage Ă  ses contributions considĂ©rables Ă  la station. Ă€ l’annonce de son dĂ©cès le 26 mai 2013, Ă  l’âge de 98 ans, c’est tout un village qui se souvient de lui et pleure la perte d’un vĂ©ritable trĂ©sor vivant. Les souvenirs de son rire, de ses enseignements et de ses anecdotes faisant partie d’un hĂ©ritage indĂ©lĂ©bile Ă  Val-d’Isère.

Des anecdotes qui perdurent

Les anecdotes entourant sa vie sont nombreuses et continuent d’alimenter les conversations des passionnĂ©s de ski. Lors de rediffusions du film, de nombreux fans se rappellent le « plantĂ© de bâton », une expression devenue iconique. Pourtant, Bonnevie lui-mĂŞme tĂ©moigne de l’Ă©trange effet qu’a eu la cĂ©lĂ©britĂ© sur lui. « Le plantĂ© du bâton », dit-il, « n’existe plus. Aujourd’hui, les skieurs vont beaucoup trop vite ! » Cela montre non seulement son humour, mais aussi sa passion pour l’Ă©volution du ski, du traditionnel au moderne.

Ses élèves, souvent enjoués, se rappellent la rigueur mais aussi la bienveillance avec laquelle il donnait ses leçons. Des histoires circulent sur les moments où il devait faire face à des élèves peu expérimentés, ajoutant une dimension comique à son enseignement. Un autre témoignage émouvant est celui de son petit-fils qui déclare : « Le film n’a pas changé sa vie. Il est resté moniteur. » Cette phrase résonne comme un hommage à une vie dédiée à la montagne.

Fernand Bonnevie est ainsi parvenu Ă  combiner sa passion pour le ski avec son rĂ´le de mentor, laissant derrière lui un hĂ©ritage vivant dans le cĹ“ur de tous ceux qui ont eu le privilège de le rencontrer. Ă€ travers l’amour qu’il offrait Ă  l’art du ski et son humour contagieux, Bonnevie est devenu bien plus qu’un simple moniteur. Il reste une figure essentielle de l’histoire de Val-d’Isère, une lĂ©gende vivante dont les souvenirs seront Ă  jamais gravĂ©s dans la neige.

Pour en savoir plus sur l’hĂ©ritage de Fernand Bonnevie, vous pouvez consulter cet article sur FranceTVInfo ou dĂ©couvrir son parcours exceptionnel sur Le DauphinĂ©.