Greta Nissen, née Grethe Ruzt-Nissen le à Oslo, est une figure emblématique du cinéma des années 1920 et 1930. Actrice et danseuse d’origine norvégienne, elle s’est naturalisée américaine et a marqué l’histoire du septième art par son talent et sa grâce. Fille d’un officier de l’armée, Greta rêve tôt de devenir une étoile de la danse. À l’âge de douze ans, elle intègre l’école nationale de danse d’Oslo, posant les bases d’une carrière qui la mènera des scènes européennes aux plateaux de Hollywood. Son parcours est jalonné de collaborations avec des réalisateurs et des studios qui ont façonné son image.

En 1922, elle commence sa carrière professionnelle en tant que membre du ballet du Théâtre national d’Oslo. Sa passion pour le spectacle la conduit rapidement au Danemark, où elle s’illustre dans plusieurs films muets. En 1923 et 1924, elle tourne dans deux productions danoises qui lui permettent de découvrir les coulisses du cinéma. Ces premières expériences lui ouvrent les portes d’une carrière prometteuse, lui permettant d’acquérir une notoriété qui franchira les frontières. Pendant cette période, elle développe également ses compétences en danse sous l’enseignement de Michel Fokine, une figure incontournable du ballet contemporain.

Lorsqu’elle se produit à Broadway, elle attire l’attention de Jesse L. Lasky, un producteur influent, qui la fait signer pour plusieurs films à la Famous Players – Lasky Corporation, l’un des précurseurs de Paramount Pictures. Son nouveau nom, Greta Nissen, devient synonyme de charme et de talent dans l’industrie cinématographique américaine. Elle se retrouve à jouer dans plusieurs productions, notamment sous la direction de Raoul Walsh, un réalisateur célèbre pour ses récits d’aventure et d’action.

Un parcours de collaborations fructueuses

Greta Nissen se révèle être l’alliée idéale pour de nombreux réalisateurs, devenant rapidement une présence incontournable dans le cinéma américain. En 1928, elle brille dans le film L’Insoumise, dirigé par Howard Hawks, qui consolide sa réputation. Ce film, représentant un tournant dans sa carrière, lui permet de se démarquer et de se faire apprécier du public. Sa collaboration avec des grands du cinéma américain lui offre des opportunités inestimables, renforçant sa place parmi les étoiles montantes de son époque.

Elle enchaîne avec des films tels que The Butter and Egg Man, qui témoignent de sa capacité à jouer des rôles variés. Sa grâce naturelle et son charme envoûtant lui permettent de séduire des partenaires au grand écran, tels que Victor McLaglen et Claire Trevor. Ces collaborations aux côtés de figures emblématiques contribuent à l’essor de sa carrière, tout en mettant en avant la variété des genres qu’elle aborde : comédies, drames et films d’aventure. Chaque projet est une occasion d’affirmer son talent et de captiver le public avec son jeu d’actrice unique.

Cependant, la transition vers le cinéma sonore se révèle être un défi pour Greta Nissen. Pressentie pour jouer dans un film de Howard Hughes, elle est finalement remplacée en raison de son accent, laissant la place à une autre star montante, Jean Harlow. Cette situation illustre la pression du système hollywoodien à l’époque, où l’image et le son devenaient cruciaux pour la carrière des acteurs. Malgré cette déception, Greta trouve sa voie dans le cinéma parlant avec Women of All Nations en 1931, où elle retrouve son ancien collaborateur Raoul Walsh, prouvant ainsi sa résilience et son adaptabilité.

Une fin de carrière et un héritage précieux

En 1933, Greta Nissen prend la décision de s’installer au Royaume-Uni, ce qui marquera une nouvelle étape dans sa carrière. Elle y tourne plusieurs films britanniques, continuant d’exercer son art sur scène. La dernière production dans laquelle elle apparaît date de 1937, une retraite anticipée qui laisse le public sur sa faim, car elle n’a joué que trente-deux films durant sa carrière. Malgré un temps limité devant la caméra, son impact sur le cinéma est indéniable, et les spectateurs continuent de se souvenir de son charme et de son talent indéniables.

Après sa retraite, Greta Nissen retourne aux États-Unis, où elle s’établit définitivement et obtient la nationalité américaine. Elle vivra une vie plus discrète jusqu’à sa mort le à Montecito, en Californie, laissant derrière elle un vestige d’une époque dorée du cinéma. Son parcours est un témoignage de la détermination et de la passion, un vrai portrait d’une femme qui a osé rêver et réaliser ses ambitions à une époque où les opportunités étaient rares pour les actrices.

La carrière de Greta Nissen mérite d’être redécouverte aujourd’hui, non seulement pour ses contributions au cinéma, mais aussi pour son audace à naviguer à travers les défis d’une industrie en constante évolution. Sa filmographie, bien que concise, est remplie de collaborations mémorables et de performances qui ont su captiver les audiences. Pour ceux qui souhaitent en apprendre davantage sur cette étoile oubliée, des ressources comme CinéArtistes ou encore des articles sur Les Inrocks permettront d’explorer son héritage et son influence dans le milieu artistique.