Les débuts prometteurs dans le monde du théâtre
Anne DelbĂ©e est nĂ©e en 1946 et a grandi dans un univers oĂą le théâtre Ă©tait omniprĂ©sent. Son père, architecte, a travaillĂ© avec le grand Jean-Louis Barrault, tandis que son oncle Ă©tait un dĂ©corateur rĂ©putĂ©, ami proche de ce dernier. Ces influences ont modelĂ© sa passion pour l’art dramatique dès son plus jeune âge. Ă€ l’âge de douze ans, elle assiste Ă la crĂ©ation de TĂŞte d’or de Paul Claudel au Théâtre de l’OdĂ©on, un Ă©vĂ©nement marquant oĂą elle dĂ©cide de se consacrer entièrement Ă la scène.
C’est dans son lycĂ©e qu’elle forme sa première troupe de théâtre avec ses camarades, mettant en scène La Reine morte d’Henry de Montherlant. Tout en explorant et en dĂ©veloppant son talent, elle fait la rencontre de futurs grands noms du théâtre comme Patrice ChĂ©reau et Jean-Pierre Vincent. Ces relations vont influencer son parcours et lui offrir l’opportunitĂ© de se frotter Ă des productions de plus en plus ambitieuses.
En 1971, Anne DelbĂ©e monte pour la première fois une pièce professionnelle : un montage des textes de Victor Hugo au Théâtre de la CitĂ© internationale. Dans cette aventure, elle rĂ©vèle Ă©galement la cĂ©lèbre pièce allemande Les Brigands de Friedrich von Schiller. Chaque pas qu’elle fait dans la sphère théâtrale tĂ©moigne de son dĂ©vouement, marquĂ© par un dĂ©sir d’innovation et de crĂ©ation libre.
Sa vision et ses collaborations marquantes dans le théâtre
Grâce Ă ses rencontres fondamentales, notamment avec Antoine Vitez et Maurice BĂ©jart, DelbĂ©e enrichit son approche artistique. Son travail avec Vitez au Théâtre des Quartiers d’Ivry lui permet d’incarner des rĂ´les emblĂ©matiques comme celui de MĂ©phisto dans Faust. Ces collaborations ne sont pas uniquement des Ă©tapes, mais des constructions d’une identitĂ© théâtrale propre, rĂ©vĂ©lant ses talents de metteuse en scène et d’actrice.
Elle propose des mises en scène audacieuses qui revisitent des classiques, et son fameux Phèdre Ă la ComĂ©die-Française, avec Martine Chevallier dans le rĂ´le-titre, en est un parfait exemple. Ce travail est si marquant qu’il donne lieu Ă un livre nommĂ© Phèdre, la suprĂŞme dĂ©claration d’amour, illustrĂ© par des croquis de Christian Lacroix. Ă€ travers ces expĂ©riences, elle dĂ©montre son habiletĂ© Ă mĂŞler théâtre classique et innovation.
En tant que pionnière du théâtre musical lors du Festival d’Avignon, elle met en lumière des crĂ©ations contemporaines, notamment avec PandĂ©monium de Georges Aperghis. Son nom devient synonyme de productions qui allient profondeur artistique et sensibilitĂ©. Chacune de ses Ĺ“uvres rappelle son engagement envers l’art et sa empreinte unique sur la scène française.
Un héritage teinté d’engagement et de passion
Au fur et Ă mesure de son parcours, Anne DelbĂ©e se distingue non seulement comme actrice et metteuse en scène, mais Ă©galement comme auteure avec des Ĺ“uvres significatives, comme Une femme, Camille Claudel, qui explore la vie de l’artiste sculpteur Camille Claudel. Ce roman, ayant reçu le Grand Prix des lectrices de Elle, offre un regard poignant sur la vie d’une femme artiste, autrefois dans l’ombre, et renforce son statut d’écrivaine.
En parallèle, elle réalise des mises en scène d’opéras reconnues, touchant à des œuvres telles que La Traviata et Don Giovanni. Son souhait de créer une compagnie internationale de théâtre permet à des comédiens de se former sous son regard exigeant et bienveillant, tels que Jean-Claude Jay, René Ferret, et Michel Boujenah.
Anne Delbée, en tant que figure marquante du théâtre contemporain français, a non seulement laissé une empreinte indélébile grâce à ses productions, mais également à son engagement pour les droit des femmes et la visibilité des artistes. Son parcours, riche en passions et collaborations, incarne la quête constante de vérité et d’humanité sur scène. Pour une exploration plus approfondie sur son œuvre, consultez les articles sur Fnac et Textes & prétextes.