Les débuts prometteurs

Marthe Mercadier, nĂ©e le 23 octobre 1928 Ă  Saint-Ouen, a dĂ©couvert sa passion pour le spectacle dès son plus jeune âge. Sa carrière artistique dĂ©bute grâce Ă  son grand-père, Victor Mercadier, qui Ă©tait administrateur de la SociĂ©tĂ© des auteurs. Dès l’âge de 5 ans, elle est auditionnĂ©e pour danser aux cĂ´tĂ©s de lĂ©gendes telles que JosĂ©phine Baker, dĂ©couvrant ainsi l’envers du dĂ©cor du monde du théâtre et de la tĂ©lĂ©vision.

Ă€ 6 ans, Marthe traverse une pĂ©riode difficile lorsqu’elle devient bègue puis muette, avant un rĂ©tablissement inexplicable un an plus tard. La vie l’amène Ă  affronter encore d’autres dĂ©fis : une chute dramatique en 1936 la laisse paralysĂ©e pendant dix-huit mois. MalgrĂ© toutes ces Ă©preuves, son amour pour le spectacle demeure intact, et elle commence Ă  envisager une carrière d’actrice.

C’est en 1945 qu’elle monte pour la première fois sur scène lors d’un gala de fin d’annĂ©e d’un cours d’art dramatique dirigĂ© par Maurice Escande. Elle frĂ©quente par la suite le Cours Simon oĂą elle croise des artistes prometteurs comme Michel Bouquet et Michel Piccoli. Ces rencontres marquent le dĂ©but d’une carrière qui la propulsera sur le devant de la scène française.

Une carrière florissante au théâtre

Marthe Mercadier commence sa carrière professionnelle dans un petit rĂ´le au théâtre Saint-Georges, avant de passer progressivement au théâtre de boulevard. Sa popularitĂ© grandit lorsqu’elle participe Ă  des productions emblĂ©matiques dans les annĂ©es 1950 et 1960, notamment dans le cĂ©lèbre chef-d’Ĺ“uvre de Georges Feydeau, La Puce Ă  l’oreille.

En 1965, elle atteint une renommĂ©e nationale avec son rĂ´le principal dans la sĂ©rie Ă  succès Les Saintes chĂ©ries, qui lui permettra de toucher un public large. Ce succès Ă  la tĂ©lĂ©vision accentuera sa prĂ©sence sur scène, oĂą elle continuera Ă  briller dans des comĂ©dies et des pièces de théâtre classiques. Marthe ne se cantonne pas Ă  un seul registre, sa polyvalence lui permet d’explorer des rĂ´les variĂ©s, allant de la comĂ©die lĂ©gère Ă  des Ĺ“uvres plus dramatiques.

Son talent lui permet de jouer aux côtés de figures emblématiques du théâtre français comme Louis de Funès et Michel Galabru, enrichissant ainsi son expérience. De décembre 1970 à octobre 1971, elle dirigera également le théâtre du Vieux-Colombier, où elle propose divers spectacles, y compris des spectacles pour enfants et du cabaret, bien que ce passage se solde par un échec financier. Cette période confirme néanmoins sa passion pour le théâtre et sa volonté de contribuer à cette scène.

Une icône de la télévision et du cinéma

Au fil des annĂ©es, Marthe Mercadier dĂ©veloppe aussi une carrière prolifique Ă  la tĂ©lĂ©vision, oĂą elle se distingue dans diverses productions tĂ©lĂ©visĂ©es. Entre 1976 et 1977, elle coanime l’Ă©mission de cuisine La Grande Cocotte, oĂą des chefs cĂ©lèbres rĂ©alisent des recettes traditionnelles, tout en montrant son sens de l’humour et son charisme.

En 1979, elle se lance Ă©galement dans la production, avec le film Et la tendresse ? Bordel !, qui jouit d’un grand succès. Elle n’hĂ©site pas Ă  enrichir sa carrière d’une dimension entrepreneuriale, Ă©largissant son influence sur le milieu artistique et prouvant sa capacitĂ© Ă  se rĂ©inventer au fil du temps. Son passage en tant que productrice dĂ©montre son envie de maĂ®triser chaque aspect du monde du spectacle.

Marthe travaille Ă©galement sur des projets variĂ©s, collaborant avec des rĂ©alisateurs de renom tels que Patrick Schulmann et jouant dans des sĂ©ries Ă  succès telles que Catherine, il suffit d’un amour et DrĂ´le de jeu. Ce dĂ©veloppement sur le petit Ă©cran renforce sa visibiitĂ©, tout en lui offrant l’opportunitĂ© de toucher un public plus jeune, dĂ©couvrant son talent et son charisme Ă  travers des formats diffĂ©rents.

Un engagement hors scène

En plus de son parcours artistique impressionnant, Marthe Mercadier s’engage activement dans des causes sociales et politiques. Dans les annĂ©es 1980, elle soutient la campagne prĂ©sidentielle de François Mitterrand et devient chargĂ©e de mission pour les problèmes de l’audiovisuel. Son implication se traduit par la rĂ©daction d’un livre blanc sur la place des femmes dans l’audiovisuel, bien que ce projet ne soit pas suivi d’effets concrets sur le long terme.

Marthe n’hĂ©site pas Ă  s’investir dans des associations caritatives, notamment en tant que prĂ©sidente de l’IFPPF. Cette association est dĂ©diĂ©e Ă  l’envoi de matĂ©riel mĂ©dical Ă  l’Ă©tranger. Toutefois, elle sera entre temps mĂŞlĂ©e au scandale politico-financier connu sous le nom de “l’affaire du Carrefour du dĂ©veloppement”, une situation qui ternit un peu sa rĂ©putation.

Son engagement va au-delĂ  des questions politiques, elle partage Ă©galement son expĂ©rience personnelle Ă  travers des documentaires comme Chantons sous l’Occupation, tĂ©moignant de son histoire pendant la Seconde Guerre mondiale. Sa volontĂ© de parler de ses combats passĂ©s et de ses expĂ©riences de vie retentit avec force auprès des gĂ©nĂ©rations suivantes, en faisant d’elle un exemple Ă  suivre.

Les dernières annĂ©es d’une carrière riche

Ă€ partir des annĂ©es 2000, Marthe Mercadier ne ralentit pas la cadence. Elle continue de jouer dans des pièces de théâtre, cĂ´toyant Ă  nouveau des artistes tels que Claude Gensac dans Le Squat, qui rencontrera un Ă©norme succès entre 2001 et 2002. Son amour pour la scène la pousse Ă  se produire dans divers spectacles jusqu’Ă  la fin de sa vie, attirant encore un public fidèle, prouvant ainsi que, peu importe son âge, elle reste un symbole du théâtre français.

En 2005, elle publie ses mĂ©moires, Le rire est mon refuge, un ouvrage riche en anecdotes oĂą elle Ă©voque son parcours artistique, ses joies, ses peines et ses espoirs. Ce livre lui permet non seulement de partager son expĂ©rience, mais aussi de transmettre sa passion pour le théâtre aux jeunes gĂ©nĂ©rations. En 2007, elle est honorĂ©e par la RĂ©publique française en recevant les insignes de chevalier de la LĂ©gion d’honneur, une reconnaissance de la stature artistique qu’elle a acquise au fil des annĂ©es.

Son dernier retour Ă  la tĂ©lĂ©vision remonte Ă  2011 lorsqu’elle participe Ă  la première saison de Danse avec les stars, oĂą elle se classe sixième. Ă€ 82 ans, elle devient la candidate la plus âgĂ©e de l’histoire du programme, dĂ©montrant sa vitalitĂ© et son dĂ©sir de rester proche de son public. MĂŞme dans ses derniers instants, Marthe incarne la passion pour l’art et le spectacle, faisant d’elle une vĂ©ritable icĂ´ne de la culture française.

Un héritage artistique inoubliable

Marthe Mercadier nous a quittĂ©s le 15 septembre 2021, laissant derrière elle un hĂ©ritage inestimable dans le paysage du théâtre et de la tĂ©lĂ©vision. Ses obsèques, auxquelles ont assistĂ© de nombreux collègues et amis du milieu artistique, tĂ©moignent de l’impact qu’elle a eu sur ses pairs et sur des gĂ©nĂ©rations entières de spectateurs. Son talent, son humour et sa passion pour la scène demeureront gravĂ©s dans la mĂ©moire collective, et ses contributions Ă  la culture française ne seront jamais oubliĂ©es.

Les collaborations avec des artistes tels que Jean Becker, Pierre Mondy et Alfred Adam sont des jalons de sa carrière, mais c’est son charme inĂ©galĂ© et son charisme qui l’ont vĂ©ritablement propulsĂ©e au rang d’icĂ´ne. Les jeunes artistes continueront Ă  s’inspirer de son parcours mĂ©tĂ©orique et de son amour indĂ©fectible pour la scène et la comĂ©die.

Son Ĺ“uvre considĂ©rable, tant au cinĂ©ma qu’au théâtre, alliĂ©e Ă  ses engagements humanitaires, anime encore aujourd’hui le panorama culturel français. Pour en savoir plus sur sa carrière et ses rĂ©alisations marquantes, n’hĂ©sitez pas Ă  consulter son profil sur WikipĂ©dia ou Ă  dĂ©couvrir des articles rĂ©cents sur son parcours en visitant Gala.